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The Storytelling
12 octobre 2008

De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (de Paul Newman)


Mis en scène par Ed Harris
Avec Joanne Woodward, Nell Pots, Roberta Wallach...
(1972)

TOUT EST DANS LA NATURE.

De ce titre imposant sous forme de sujet de thèse en école de sciences appliquées, le film de Paul Newman est d'une poésie modeste à la portée gigantesque. Il raconte la vie en huis-clos de Matilda, jeune fille blonde passionnée par l'atome et les cours de son professeur de physique, Ruth la soeur majorette très populaire et très adolescente et Beatrice, la mère odieuse dont on ne peut s'empêcher d'avoir de la compassion pour elle.

C'est que le film fait se confronter des mondes ou plutôt des atomes. Cette petite famille sans patriarche est à la limite constante de l'implosion. Matilda est cette gamine solitaire qui aime les gens et qui subit quotidienne les remarques désobligeantes et parfois humiliantes de sa soeur et de sa mère. Elle fait pousser chez elle des marguerites qui ont subit à différents degrés des rayons gamma. Ces rayons gamma qui peuvent être des ennemis destructeurs comme des révéléateurs de beauté poussent presque clandestinement dans la maison familial à côté d'un lapin dans une cage un peu encombrant. Sa soeur Ruth est épileptique et entretient une relation empathique et fusionnelle avec sa mère. Elle est le cliché de l'adolescente populaire mais elle aussi subit des persécussions morales. Son rapport aux hommes en l'absence de son père trouve son fondement dans des stéréotypes. Le souci de sa propre image remis en scène dans une séquence fabuleuse où elle surjoue et caricature sa mère dans une pièce de théâtre façon one-woman-show. C'est elle qui admirera plus tard, la présentation magique que sa petite soeur fera de son expérience. Beatrice a la tête remplie d'espoir pathétique. Elle vit encore avec les fantômes d'une adolescence qui ressemble à celle de sa fille Ruth. Elle était la rigolote de service, celle qu'on surnommait "Betty Baloon". Cette image de clown a répercussions sur sa façon d'être, le décalage de l'image qu'elle donne et des rêves qu'elle se donne la meurtrit. Ces trois femmes-marguerites irradiées par les rayons gamma rejouent le rapport moderne de l'homme à sa société. A travers des dialogues superbement écrits et interprétés, Paul Newman montre qu'il est non seulement un très bon acteur mais aussi un cinéaste poétique et talentueux dans la même lignée que Cassavetes.

+ une autre critique intéressante : VoisinBlogueur

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