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The Storytelling
12 octobre 2008

Le silence de Lorna (des frères Dardenne)


Mis en scène par Jean-Pierre et Luc Dardenne
Avec Arta Dobroshi, Jérémie Rénier...

LE CRI DE LORNA.

Le silence de Lorna, un conte du réel mis en scène par les frères Dardenne, nous parlent de personnages complexes, fragiles et pas totalement désespérés.

Lorna et Claudy, forment un mariage blanc. Le désintérêt de Lorna pour Claudy semble être à la hauteur de l'intérêt du Russe pour son propre mariage blanc, une histoire d'argent. Mais les regards de Lorna sont déstabilisés par sa propre position au sein d'un plan machiavélique qui vise à supprimer Claudy pour se marier avec le Russe contre une grasse somme d'argent.

L'argent joue un doublé élément dans ce film. Il est la source de malheur et de confiance. C'est sur lui que repose le plan machiavélique, c'est lui qui passe de mains en mains contre une dose d'héroïne. Mais c'est aussi lui qui concrétise la confiance de Claudy pour Lorna lorsqu'il lui confie son argent. C'est lui qui sera secrètement gardé à la banque pour assurer le confort du futur enfant à venir. Les Dardenne surpassent le regard simpliste sur le pouvoir nauséabond de l'argent tout en faisant état et écho des conséquences désastreuse d'une mécanique capitaliste. La simplicité et la modestie des frères Dardenne se ressent d'autant plus dans l'écriture des deux personnages principaux.

Claudy, le junkie qui veut s'en sortir, semble trouver en Lorna son autre drogue. Lorna est apesantie par cette responsabilité embarrassante jusqu'à cette scène magnifique où elle ôte ses vêtements un à un pour rejoindre le corps nu et maigre de Claudy. La scène qui suit, très belle aussi, nous montre enfin une Lorna heureuse qui court après Claudy en vélo. Le sourire de Lorna ne tiendra pas bien longtemps, le temps d'une ellipse bouleversante il s'efface.

Le plan machiavélique la rattrape et la plonge dans le silence. Son regard redevient fragile et tente dissimuler son enfermement. Ce silence qui est en fait un cri est parfaitement retranscrit dans la deuxième partie du film qui devient fable.

Immigration, argent, histoire d'amour et de maternité, le silence de Lorna, Claudy, tout le film est comme une musique variante et tragique dont les nuages noirs ne se dissipent jamais.

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